J’aime bien les sports, mais les sports ne semblent pas m’aimer. Sur la glace, je ne suis pas la plus rapide ni la plus lente. Mais, je suis assurément la plus maladroite et probablement la moins chanceuse.
Lorsque la puck et ma tête se disent un beau bonjour, ça ne me surprend pas, car c’est justement le genre de chose qui m’arrive souvent. J’ai remercié mon casque de protection d’avoir protégé ma pauvre tête. Quelques secondes plus tard, on entend un sifflet.
— C’est le buuuuuuuuut!
Oh non! Un but? Vraiment? Et il semble que c’est bien dans le nôtre.
— Ils ont fait un but? je demande à Nathalie.
— Non, c’est toi qui l’as fait! Nathalie m’informe en riant.
— C’est la faute de mon casque!
Nathalie rit encore plus fort, mais, moi, je semble avoir perdu mon sens de l’humour.
— Oh non! toute l’équipe va être fâchée contre moi!
— Voyons donc, ce n’est qu’un jeu! C’est juste un entraînement, en plus.
Nathalie n’a pas de difficulté avec les sports, vu qu’elle n’en fait pas vraiment. Mais, ma meilleure amie aime bien m’encourager, même si elle fait de la lecture en regardant plus ou moins mes matchs.
— Félicitations pour le but! La prochaine fois, on vise dans le filet de l’autre équipe! me dit en riant Manon, la capitaine de l’équipe de notre école.
Je crois bien que je vais me fondre dans la glace. Je préfère les lames de leurs patins à leurs mots acérés.
Toutes ces émotions doivent paraître dans ma face, car elle s’adoucit.
— On a toutes de mauvaises journées. Ne t’en fais pas! On les aura la prochaine fois.
Un petit sourire, un petit coup de poing sur l’épaule, et elle disparaît pour aller se changer. Moi, j’attends avec Nathalie. J’irai me changer une fois qu’elles seront toutes parties.
— Manon est une bonne capitaine, quand même. Elle comprend que les accidents, ça arrive.
— Ouais, elle semble aussi comprendre que je suis la plus Gauche :maladroite. de toutes les joueuses!
Nathalie ne répond pas, me laissant quelques instants pour récupérer. Ça fait des années que nous sommes meilleures amies. Elle me connaît.
— Excuse-moi, tu as raison.
Elle hoche la tête. Elle le sait bien.
— C’est gênant de faire un but contre sa propre équipe, c’est tout.
— Tu vas t’en remettre! Comme Patrice « Pico » Dagenais s’est remis d’un accident et est devenu un olympien médaillé en rugby en fauteuil roulant!
— Qui?
Bon, voilà, ma meilleure amie a perdu la tête!
— Patrice Dagenais :Consulte le profil de Patrice Dagenais.. Aussi connu sous le surnom de Pico.
— Nathalie, de quoi parles-tu?
— De notre projet sur les Paralympiques, celui concernant l’histoire des Jeux?
Un petit son, un peu comme un grognement, s’échappe de ma bouche.
— Ce n’est pas grave. C’est sûrement à cause du coup que tu viens de recevoir sur la tête. Tout va te revenir bientôt!
— Moi qui craignais que mon équipe me taquine…
— Tu as raison. Je ne devrais pas te taquiner.
Elle prend une petite pause. Toute petite. J’attends. Je la connais aussi, ma meilleure amie. Elle aime bien rigoler, mais elle n’est pas méchante.
— Mais, ça a dû résonner, quand même! M’entends-tu?
Je devrais être fâchée contre elle, mais elle sait comment me faire rire. Par le temps que nous quittons l’aréna, nous partageons des blagues et éclatons de rire.
***
Charles, le troisième membre de notre petit groupe, est déjà assis à une table, à la bibliothèque. Un coup d’œil rapide à la table confirme qu’il y est depuis un petit bout de temps.
— J’ai trouvé quelques ressources au sujet de certains athlètes, dit Charles en poussant quelques magazines vers nous.
— Merci!
Nathalie s’assoit sur une chaise près de lui. Je regarde la pile de livres.
On a fureté dans Internet, bien sûr, mais on a aussi besoin de citer quelques autres sources.
— Je vais chercher des informations à propos de l’histoire des jeux.
Je me lève avec enthousiasme.
— Attention! s’exclame Nathalie, alors que je trébuche sur mes propres pieds et que j’atterris sur l’un des chariots de livres.
Naturellement, parce que c’est moi, le chariot est rempli.
— Oh non!
Mes mots résonnent comme une complainte, tandis que les livres tombent partout. Nathalie et Charles m’aident à les ramasser. Il était vraiment plein, ce chariot!
— T’es-tu fait mal? me demande Charles en regardant mon genou.
Il y a un trou dans mes nouveaux pantalons.
— Non, je dis en m’assoyant. Mais, je ne peux pas m’empêcher de grimacer. Ça fait mal tout d’un coup.
— Laisse-moi voir, propose Charles.
Il est toujours prêt à aider les autres. Je trouve ça très cool.
— Tu vas avoir un beau Bleu :marque livide sur la peau résultant d’un coup..
Il se relève et je le remercie.
— Je devrais retourner dans mon lit, je me plains.
— Un bleu n’arrêterait pas Charlotte Bolton :Consulte le profil de Charlotte Bolton.! exclame Nathalie.
— Qui?
La question s’échappe de mes lèvres avant de me rendre compte de quoi elle parle.
— Paralympienne en lancer du poids. Une des dix meilleures au monde dans cette discipline!
— Au disque?
— Oui. Une des plus vieilles disciplines. Tu lances un disque. Loin. En gardant le contrôle pour ne pas frapper des gens.
— Et après quoi, il te revient?
— Ce n’est pas du disque volant! dit Nathalie en riant.
— Le disque volant est inspiré du lancer du disque, j’imagine, répond Charles.
Il nous lance un regard interrogateur.
— Ah! compris, répond Nathalie.
— Les paralympiennes et les paralympiens… ce sont des athlètes vraiment fantastiques, je dis, en jouant avec le trou dans mes pantalons.
— Un bleu ne les arrêterait pas non plus, dit Charles, sympathique.
— Moi, je trouve que ces athlètes ont des habiletés admirables! dit Nathalie. J’ai bien hâte de présenter notre recherche. Je pense que tout le monde va aimer en apprendre davantage sur eux!
— Je me relance dans l’histoire, je dis en regardant de nouveau le chariot renversé.
Cette fois-ci, je m’approche des livres un peu plus lentement.
***
Même si l’on est en hiver, la rivière coule toujours, et mes deux mères aiment bien faire du canot lorsqu’il commence à faire Frette :froid plutôt intense, expression couramment utilisée (dans certaines régions de l’Ontario et au Québec) pour parler de la température extérieure. Son origine viendrait du vieux français freid, mot latin qui se transformera ensuite en froid dans la langue française. (Jeparlequebecois.com). Je pourrais dire non, mais j’aime bien ça. Souvent, je trouve que je suis moins maladroite sur l’eau qu’en marchant. Je ne suis même jamais tombée d’un bateau!
Mais, il n’y a pas beaucoup de métiers, dans mon coin de pays, qui s’exercent sur l’eau, et j’aime bien Ottawa. Je passe le temps en imaginant des carrières où je pourrais être habile sur l’eau, tout en restant ici. Je manque d’imagination aujourd’hui, car la seule idée qui me trotte dans la tête est de devenir pirate, chose qui m’amuse.
— Je pourrais devenir un pirate, je déclare.
Simone, ma mère, est derrière moi. Elle m’entend, tout en guidant le canot.
— Tu auras besoin d’un bateau plus robuste et plus rapide que notre canot, répond-elle.
— Pourquoi aurait-on besoin d’un autre bateau? demande Brigitte, mon autre mère, de l’avant du canot. Moi, je suis bien entre elles. Mais, il semble que Brigitte n’a entendu que Simone.
— Pour devenir pirates! précise Simone.
— Ah! d’accord! Mais, honnêtement, je crois qu’un canot est parfait. Personne ne s’attendrait à notre attaque!
— Tu as raison! dit Simone.
— Nous n’avons besoin que d’un drapeau de pirate, et nous sommes prêtes!
— Bien non, chérie. Si l’on a un drapeau, ils vont savoir que nous sommes des pirates, non?
— Tu as raison. Je ne suis pas faite pour être pirate, apparemment. Ce n’est peut-être pas un Adon :coïncidence. qu’on soit mariées! J’ai sauvé le monde de la capitaine Simone, pirate de l’Outaouais!
Je me mets à rire. Mes mères sont plutôt comiques et savent comment me mettre de bonne humeur.
— Pourquoi entreprenons-nous une vie de crime, chérie? demande Brigitte tout en laissant le canot flotter sur l’eau pendant que nous admirons la rive.
La journée est vraiment parfaite. Le soleil est sorti, et la rivière et le vent sont calmes. Simone dit que la rivière aime nos visites si tard dans la saison, lorsque le monde devient si calme juste avant l’arrivée de l’hiver.
— Je suis tellement moins maladroite sur un bateau que sur la terre ferme! je m’exclame.
— Ah! Eh bien! je ne suis pas si certaine de ça, dit gentiment Simone, avec un petit rire. Nous chavirons assez souvent, non?
— Bon, je suis maladroite partout.
— Mais non, Catherine, dit-elle. Mais, une vie de pirate semble moins possible, c’est tout.
— Et tu n’es pas si maladroite que ça, voyons donc! tente de la rassurer Brigitte.
— Bien non, dit Simone. Je te taquine, Catherine.
— Mais, Maman, j’ai compté un but dans mon propre filet. Ce n’est pas possible d’être aussi maladroite!
— Tu es une ado… parfois, c’est difficile de se comprendre! dit Simone en riant.
— Non, c’est moi. Je suis faite comme ça.
Simone met sa main sur mon bras.
— Non non, c’est de famille. Lorsque j’ai rencontré Brigitte, elle était dans la rivière, se tenant à son canot renversé! C’est pour ça qu’on porte nos vestes de sauvetage, Catherine.
— J’ai besoin d’une veste de sauvetage pour la vie!
— Bien oui. Dans la vie, notre veste de sauvetage, c’est notre famille et nos amis, dit Brigitte. Et l’on ne sait jamais qui l’on va rencontrer lorsqu’on a besoin d’aide.
— Ou qui l’on va rencontrer en les aidant, renchérit Simone. Les deux se lancent un regard tendre, moi au milieu.
— La famille, c’est notre veste de sauvetage, je dis, confirmant leurs propos.
Je suis toujours maladroite, oui. Mais, je ne suis pas seule. Et j’ai une veste de sauvetage fantastique.
***
Il est temps de finaliser notre présentation. Nathalie, Charles et moi, nous nous rencontrons chez nous. La présentation orale doit durer quinze minutes. Quinze minutes! C’est long, mais nous sommes trois. Et nous avons des clips à montrer!
— Donc, Joey Desjardins :Consulte le profil de Joey Desjardins. a été le seul cycliste à représenter le Canada à Tokyo, en 2020? je demande.
— Oui, répond Nathalie. Il est considéré « H3 » en cyclisme, ce qui veut dire qu’il n’utilise pas ses jambes. Il roule en se servant du haut de ses bras, de sa poitrine et de ses épaules.
— Wow! je dis en regardant la vidéo.
Nous examinons ses statistiques et nous préparons la vidéo pour notre prochaine athlète.
— Marissa Papaconstantinou :Consulte le profil de Marissa Papaconstantinou. prend part aux Paralympiques depuis qu’elle a seize ans. Seize ans! je m’exclame. Elle a pris part aux Jeux paralympiques ainsi qu’à des championnats du monde! Elle a aussi inspiré une exposition portant sur les implants bioniques et la prothétique au 21e siècle au Centre des sciences de l’Ontario. Ça, c’est vraiment cool!
— Oui, mais, est-ce qu’elle a déjà compté un but contre sa propre équipe? demande Charles, sérieux.
Nous éclatons de rire. Ça fait une semaine depuis « l’incident Catherine », et j’ai joué encore hier. Ça a bien été; les filles de mon équipe ne semblent pas du tout m’en vouloir. Elles m’ont taquinée un peu au début, mais Manon leur a dit d’arrêter. Et voilà, c’est fini!
— Il me semble qu’il nous manque quelque chose, se plaint Nathalie. On parle de statistiques et de médailles, tout ça est impressionnant, mais on ne touche pas au cœur du sujet…
Charles hoche la tête en lisant la présentation.
— La vidéo montre leurs sports. Est-ce que l’on donne assez d’explications? Explique-t-on comment ils sont adaptés pour les Paralympiques, avec trois catégories pour bien classifier les athlètes pour que la compétition soit équitable? demande Charles.
— Je dirais que oui, dit Nathalie. Et Catherine a fait un bon résumé de l’histoire des Jeux paralympiques. Ça a commencé en 1948, en Angleterre, grâce à un neurologue allemand, sir Ludwig Guttmann, qui voulait aider ses patients Paraplégiques :qui ont une paraplégie, c’est-à-dire une paralysie affectant les deux membres inférieurs et, le plus souvent, le bas du tronc du corps. Note : Lorsque la paralysie est légère ou partielle, on parle plutôt de paraparésie.. Seize vétérans en fauteuil roulant.
— Mais, les premiers Jeux internationaux ont eu lieu en 1954, regroupant 14 pays participants. Je continue comme on a planifié.
— Puis, les Jeux se sont poursuivis au-delà des années et, maintenant, on dénombre 500 épreuves, 170 pays et 20 sports! dit Nathalie.
— 549 épreuves, 184 pays et 23 sports, la corrige Charles. Et plus de 4 400 athlètes!
— Je promets que je vais relire mes notes demain! Mais, c’est vraiment fantastique de constater à quel point ça a évolué!
— Mais, j’ai toujours l’impression qu’il manque quelque chose, je dis.
Nous examinons nos notes. Nous sommes tous d’accord, mais on n’arrive pas à mettre le doigt sur le problème.
Des rires s’échappent de la cuisine, où les mamans de Catherine font de la popote ensemble.
Je souris. Tout d’un coup, je comprends.
— Les amis, je crois savoir ce qui nous manque. On ne parle pas de ce qui leur tient à cœur : leurs équipes, les gens qu’ils aiment et qui les ont aidés à être tout ce qu’ils souhaitent être. Tout comme nous avons besoin de personnes incroyables pour nous aider à devenir ce en quoi nous aspirons devenir.
— Les athlètes travaillent fort pour pouvoir aller aux Paralympiques! s’exclame Charles.
— Oui! Et il y a beaucoup de monde dans les estrades qui les encouragent et les appuient, et qui rient et pleurent avec eux. Ce sont comme leurs vestes de sauvetage. Les gens sont là pour les soutenir. On n’a pas besoin de grand-chose, mais… je vais jeter un coup d’œil à mes notes. Si l’on parle de la famille de Maria, qui l’a encouragée, ou celle de Joey, on prouve que toute ou tout athlète a besoin d’une famille. De soutien.
— Même s’ils sont seuls à compétitionner, dit Nathalie. Ils montrent toujours, dans les vidéos, les personnes que vont voir les athlètes lorsqu’ils gagnent. Les personnes avec lesquelles ils veulent partager leur victoire. Des coachs, des familles, même des membres de leur équipe! Toute Olympienne ou tout Olympien travaille si fort, et c’est souvent une affaire de famille!
Le voilà, le cœur du problème. Ce qui nous manquait.
— Notre rapport va être super cool, dit Charles.
Lorsque mes mamans nous appellent à la table, nous sommes souriants et prêts pour la présentation du lendemain.
***
La salle de classe est pleine. C’est un travail assez important pour nos bulletins, et deux groupes-classes ont été combinés pour les présentations. Ça fait beaucoup de monde… sans compter plusieurs filles de mon équipe de hockey. Je suis très stressée, mes mains sont pleines de sueur.
Mais, pas autant que Nathalie, qui est encore plus nerveuse que moi. Ça m’étonne, car elle ne semble jamais intimidée d’habitude.
Charles prépare le projecteur, et tout le monde attend patiemment. J’aurai cru que Charles serait intimidé, car il ne parle pas beaucoup, mais non. Il est courageux!
— Tu n’es pas nerveux, Charles? je demande en le regrettant aussitôt.
J’espère que je ne l’ai pas rendu plus nerveux en lui posant cette question!
Il me regarde avec un air curieux.
— Pourquoi serais-je nerveux? Mes vestes de sauvetage sont avec moi!
Il nous lance un sourire à Nathalie et à moi.
Nathalie sourit un peu, mais semble un peu nerveuse. Elle est censée commencer notre présentation, mais c’est évident qu’elle préférerait l’éviter.
— Je vais commencer la présentation, je lui propose.
— Non, c’est moi qui devrais le faire… murmure-t-elle en avalant de travers. Elle s’étouffe et boit de l’eau dans sa bouteille.
— Petit problème technique! dit Charles au groupe-classe.
Le problème vient de Nathalie, mais personne ne le questionne, étant donné que c’est lui qui aide madame Vachon avec le projecteur lorsqu’il ne fonctionne pas.
J’inspire. Je prends mon courage à deux mains et je fais face au groupe-classe. Manon et quelques autres filles de mon équipe me font un pouce en l’air avec un grand sourire. Et elles ne se moquent pas de moi. Elles sont vraiment ici pour me soutenir.
Comme une vraie équipe. Comme celle que je forme avec Nathalie et Charles.
— En attendant… ma voix est faible, mais je m’efforce de parler plus fort.
Tout le monde porte une attention à ce que je m’apprête à dire.
— … je vous encourage à écrire ce que vous connaissez, ou pensez connaître, des Jeux paralympiques. Vous pourrez vérifier, après notre présentation, si vos perceptions étaient bonnes ou si elles ont changé après avoir appris de nouvelles informations.
Madame Vachon semble fière de mon plan et note quelque chose sur son calepin.
Je me tourne vers Nathalie.
— Tu es brave, me chuchote-t-elle.
— Charles avait raison, je dis en haussant les épaules. Avec vous deux à mes côtés, je me sens plus brave.
— Es-tu prête? je demande à Nathalie.
Charles regarde par-dessus ses lunettes, toujours près de l’ordi pour maintenir l’illusion de problèmes techniques.
— Oui, dit Nathalie. Je suis prête, mais tu peux commencer.
— D’accord, je lui dis.
Mon estomac tourne environ cinq cents fois en deux secondes. Je prends une grande respiration et je me lance. Nathalie prend la relève, puis Charles poursuit la présentation.
Tout va bien. Je suis près du tableau et j’attends mon tour pour terminer notre présentation. En attendant, j’ai les nerfs tendus. Charles et Nathalie sont tellement bons!
Soudainement, c’est mon tour. Je dois conclure la présentation. Je m’avance pour les rejoindre devant l’écran.
Un pas après l’autre. Puis, tout à coup, je m’emmêle les pieds et commence à tomber en avant.
— On est là pour toi, disent Nathalie et Charles qui me rattrapent de justesse.
Je leur souris.
— En conclusion, tout le monde a une équipe. Votre succès dépend de vous et des efforts que vous mettez dans votre travail, comme les athlètes. Mais, comme pour tout athlète, y compris les olympiens et les paralympiens, votre succès dépend aussi des gens qui vous soutiennent. Alors, entourez-vous de personnes qui vous tireront vers le haut… ou qui vous éviteront de tomber.
Tout le groupe-classe rit.
— C’est le but, me dit Nathalie avec tendresse.
Je ris. Cette fois-ci, je crois bien l’avoir fait dans le bon filet!
Fin
Marie Bilodeau
Marie Bilodeau adore les projets de groupe (c’est la raison pour laquelle elle préside le festival littéraire de science-fiction d’Ottawa, Can*Con), et elle aime bien assister aux matchs de la LPHF avec sa partenaire (Go Ottawa ET Toronto!). Elle écrit des romans et des nouvelles principalement en anglais, mais sa trilogie, Mirial, un feuilleton spatial, a été traduite en français par Les Éditions Alire. Elle est ravie de faire partie de QUAD9!
Patrick Bizier
Bachelier en arts plastiques, Patrick Bizier travaille dans le domaine de l’illustration depuis plus de 30 ans, tant en publicité que dans l’édition. Il a aussi réalisé deux bandes dessinées, L’Amiral et l’Andouille (tomes 1 et 2), ainsi qu’une collection destinée aux tout-petits.
Glossaire
Adon :
coïncidence.
Bleu :
marque livide sur la peau résultant d’un coup.
Frette :
froid plutôt intense, expression couramment utilisée (dans certaines régions de l’Ontario et au Québec) pour parler de la température extérieure. Son origine viendrait du vieux français freid, mot latin qui se transformera ensuite en froid dans la langue française. (Jeparlequebecois.com)
Paraplégiques :
qui ont une paraplégie, c’est-à-dire une paralysie affectant les deux membres inférieurs et, le plus souvent, le bas du tronc du corps. Note : Lorsque la paralysie est légère ou partielle, on parle plutôt de paraparésie.